lundi 3 août 2009

Voie Cassin-Eperon Walker-Grandes Jorasses

Vendredi matin 3h30 départ du parking d'Art Bloc, la salle de grimpe de Nice direction Chamonix via le tunnel du Mont-Blanc. D'un projet commun de grimper ensemble la cordée Didier Legall-Yannick Gosseaume fraîchement acclimatée par une ascension éclaire de la mythique face sud du Baou de Saint-Jeannet par la Malet !!! décide de profiter d'un créneau opportun pour se lancer dans l'Eperon Walker (Voie Cassin) dans la face nord des Grandes Jorasses.

Une voie qui avec la première ascension de la face nord de L'Eiger constitue l'ascension majeur de l'entre deux-guerres.


Il s'agit d'une voie mixte (rocher-glace-neige ) se déroulant sur 1200 mètres de dénivelé, coté ED, avec de nombreux passages coté 6 en rocher.


Départ du Montenvers à 10h. Did admiratif devant ces BN, la sournoise face nord le guette.


Yannick :" Mon dieu c'est énorme! Ma chaîne en or qui brille va t-elle me protéger?"


"Par où ça passe?"


La bête se profile à l'horizon.
La pointe Walker est la plus haute de toutes, située à gauche, la voie Cassin se déroule sur l'éperon qui en descend.


"ok, ça doit être par là!"


C'est parti! La rimaye est exposée aux chutes de séracs


Le socle en rocher douteux conduit au pied du bastion


Yannick au pied du bastion


Didier cherche le sens de la vie ( et de la voie) dans ce dédale de blocs


La traversée à gauche sous le bastion, bien sur l'idée de partir dans la directissime ( 7a-a2) nous effleure l'esprit




Le dièdre Rebuffat-Terray du premier bastion. Une longueur "baston" comme il se doit. Ah la la! les anciens avait le sens de l'humour avec leurs grosses chaussures à clous made in 1938


Puis après une traversée mixte nous voilà en direction du grand dièdre Rebuffat de 75 m


Did dans la première longueur de la bête, du rocher super. Que demande le peuple?!


Yannick dans le super dièdre, nous sommes environ 500 m au-dessus de l'attaque


Du mixte délicat nous amène à proximité de notre premier bivouac " tiens le temps change!"
"Vas-y Did, serre la réglette en glace!"


De la glace et de l'eau recouvre ces belles dalles granitiques


L'éperon Croz ce dessine à nos cotés


Le même un peu plus tard


Yannick (alias Doumè) tente de se restaurer sur cette vire-fesse où le repos du guerrier s'impose


La vire en question, un bon 35 cm en pente-oblique-mouillé. Le réchaud ronronne pour faire fondre la neige, l'eau bouillante ira dans nos plats lyophilisés, au menu : Pâte à la Milanaise.


Heureusement le soleil couchant perce le brouillard, "soigner sont teint halé c'est important"


Les pieds dans le vide ( et dans le duvet), ça me rappelle où je suis au cas où (heureusement je n'ai pas oublié mon Ipod, celui-ci me rapproche des soirées Electro niçoises....). Après le brouillard, le grésil et les gouttes d'eau ruisselantes, quelques étoiles se montreront.


Solidement arrimé à 3-4 pitons d'époque. Réveil à 4h30 du matin.


Deuxième jour d'ascension, c'est reparti, le soleil est là, on enlève les gants et on se lâche ( pas trop quand même) dans les dalles, après le pendule, qui donne toute la dimension historique de cette voie.


Did remonte les dalles grises


Arrivé sur l'éperon une vue majeure ainsi que de superbes lignes de fuites se profile


Did arrive au relais avec en toile de fond les Drus et l'Aiguille Verte.


Didier remonte matinalement les dalles avec en second plan le couloir Mc-Intyre, les chutes de pierres sont constantes dans ce couloir-goulotte.



Did repart sur le bel éperon


Les belles longueurs de rocher sont derrière nous et du mixte plus ou moins cocasse nous attend.


Le névé triangulaire en vue, nous rechaussons les crampons, au-dessus, les cheminées rouges dominent et indique l'itinéraire de sortie, de belles réjouissances en perspective.


A nos cotés, l'arête des Hirondelles, et au fond sa phalusique majesté le Cervin.


Did compte les crevasses 1100 m plus bas. On est toujours pas sortis


G14 mono Vs Sarken V12 l'ultime combat


Entre 4000 et 4200 m d'altitude la glace omniprésente nous oblige à sortir nos armes hivernales piolets et crampons


Le sommet enfin, joie et délectation psychique. La Pointe Walker 4208m sommet des Grandes Jorasses. (NB: les belles grimaces des deux vainqueurs, le gauche gagne )


Malheureusement pour nous, la vue laisse à désirer car un brouillard malicieux nous entoure, nous privant de ce plaisir et ... d'une vision globale de la descente sur le versant Italien des Grandes Jorasses.


Une éclaircie, c'est partie direction les rochers Whymper qui après une désescalade, nous amène en un rappel sur la voie normale de montée de la Pointe Walker. Ppuis après la désescalade des Rochers du Reposoir, nous arrivons nuitamment sur le glacier qui nous portera au refuge Boccalatte avec de part et d'autre de la trace, de magnifiques caves glacées !!!
Merci au gardien pour son accueil chaleureux et sa cuisine digne d'un grand chef à 23h


Départ matinal de lendemain à 7h afin d'éviter les orages prévus ce jour.
La vallée de Courmayeur 30 minutes avant la grêle.
Deux coups de stop et nous revoilà à Chamonix, direction la maison ...Nice et la basse vallée du Loup.

3 commentaires:

Ido a dit…

Superbe réalisation, félicitations !
Pas trop lourde la chaine en or ? ;-)

Unknown a dit…

Bravo les gars !
C'est super ce que vous avez fait
Put... la mythiquissime WALKER, rien de moins !
Il vous reste encore le Cervin et l'Eiger pour établir une Quadrilogie peut -être jamais réalisée (?), avec la Malet en intro !!!!

Les photos sont magnifiques aussi.

Unknown a dit…

La Walker c'est bien, mais la Corse (non pas la nana, la voie...) ça a l'air bien aussi...